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Appolline

Appolline
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11 novembre 2008

-"Elle était si belle que tu n'aurais pas osé l'aimer"*-

       Aujourd'hui, passer la journée à lire Svevo, ficher Svevo, lire Svevo, ficher Svevo, chercher une problématique potable et plus poétique que Temps intellectuel, temps corporel et révélation artistique (recherche qui pour l'instant se solde par un échec). Et aussi gaspiller du temps sur Viedemerde.com, Googlearth, au téléphone avec L., et dans Apollinaire Apollinaire Apollinaire*... Repenser à hier aussi, aux courses avec Guillaume qui me dit que j'achète que des fruits et du chocolat, que j'sais pas pousser un caddie, et qu'en plus j'aguiche tout le monde avec ma nouvelle robe (mais tu sais bien, toi lecteur assidu, que je n'ai pas besoin de nouvelle robe pour être remarquée, voyons). Journée pluvieuse, donc productive (enfin tout est relatif), où mon unique sortie consista à descendre pour jeter la poubelle (oui oui je sais, j'ai une vie trépidante). Mes voisines infernales ne sont pas encore rentrées de leur week-end à la montagne, mais ça ne saurait tarder ; heureusement, leurs éclats de voix en sortant du métro (oui parce qu'on les entend de là, authentique) me permettent de me préparer psychologiquement à leur arrivée imminente, et d'enfiler par la même occasion mes boules Quiès pour minimiser le choc sonore d'un éventuel enthousiasme dû à leur retour parmi leurs congénères du troisième étage du bâtiment C. Ah bah tiens, quand on parle du loup... J'aurais dû attendre pour sortir la poubelle ; ç'eût été un missile utile à jeter du haut de ma chambre au moment où elles seraient passées. Zut.

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24 septembre 2008

-"C'est la beauté de tout ce qu'on ne peut

-"C'est la beauté de tout ce qu'on ne peut tenir
    L'oxygène à mes nuits la force des sourires-"

     Plus envie de cette fantaisie-là. Désormais, j'ai envie de violence. Et tout est .

3 août 2008

-Sleep Whale-

       Il est déjà tard quand je dépose mon vélo. Je presse le pas, et je grignote le bout de ma baguette de pain. Puis j'entends une voix masculine derrière moi. - Mademoiselle mademoiselle, s'il vous plaît. Je me retourne et je vois un livreur de pizza qui me suivait désespérément en faisant avancer son scooter avec ses pieds. - Vous pouvez m'sauver la vie, vous pourriez m'dépanner 30's avec vot' téléphone ? J'avale mon morceau de pain avant de répondre un oui timide. Puis finalement, les gens qui devaient recevoir la pizza surgissent affamés je ne sais comment de je ne sais où. Il me sourit,  je le regarde en haussant les épaules et je reprends mon chemin, en pensant que c'aurait pu être une jolie rencontre d'amoureux au cinéma, comme ça, au milieu de la nuit. Ou pas.

28 juillet 2008

-"Les petits chevaux de Tarquinia"-

       Elle alla à la rencontre de Jacques qui venait vers eux. Elle nagea quelques brasses, se releva, et renagea encore. Ludi, de loin, lui souriait. La mer faisait rire. Elle était si chaude qu'on aurait pu y rester facilement deux heures. Elle n'avait rien à voir, cette mer-là avec aucune autre mer au monde. C'était la revanche de ceux qui aimaient cet endroit, de Jacques et de Ludi. Cette mer était irréprochable. Sara se mit sur le dos et se tint immobile. C'était là une chose qu'elle ne réussissait à faire que depuis quelques jours. La mer pénétrait alors dans l'épaisseur des cheveux jusqu'à la mémoire.

Duras.

23 juillet 2008

-"Ton ombre qui s'étend sur moi Je voudrais

-"Ton ombre qui s'étend sur moi
   Je voudrais en faire un jardin"*-

      Papa revient de sa promenade avec un panier plein de mûres sauvages. Dans la marmite, ça boue avec du sucre et ça embaume la maison d'une douce odeur de grand-mère. Et pendant qu'il remue tout ça, assise sur le plan de travail, mes petites jambes se balançant dans le vide, je m'agrippe à ma tasse de thé ; et, comme quand j'étais petite, je résiste je résiste je résiste pour ne pas tremper mes doigts dans cette jolie bouillie violette.

SG1L0986

SG1L0977

*Eluard (évidemment), Négation de la poésie, in Le temps déborde.

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19 juin 2008

-Entre autres-

A l'ombre des arbres
Comme au temps des miracles,
Au milieu des hommes
Comme la plus belle femme
Sans regrets, sans honte,
J'ai quitté le monde
- Qu'avez-vous vu ?
- Une femme jeune, grande et belle
En robe noire très décolletée.

Eluard, Capitale de la douleur.

16 juin 2008

-"You breathed then you stopped, I breathed then dried you off"*-

       Quand j'entre dans l'épicerie, les portes automatiques se referment sur moi. J'ai à peine le temps d'avancer pour sauver ma peau. Le monsieur à la caisse me souris : et ben, vous avez eu chaud ! Je pénètre dans le magasin, attrape la semoule fine, le sucre et une petite bouteille bleue de fleur d'oranger. Puis je me dirige vers ce même monsieur. Pendant qu'il bippe mes articles, je le regarde. Il doit avoir la trentaine. Ses bras et sa nuque sont couverts de tatouages. De toutes les couleurs. Je repense à R. en me disant que les siens étaient nettement moins beau. Voilà, 4,07 € mademoiselle sivouplé. Pendant que je cherche dans mon petit porte-monnaie rose, je sens son regard se poser sur moi (pourquoi on sent ce genre de choses ?). C'aurait été dommage que vous soyiez coupée en deux quand même, mignonne comme vous êtes, il finit par dire. Je lève les yeux, lui tend une poignée de pièces jaunes et rouges. Oui, faut vivre dangereusement. Sinon, ça vaut pas le coup, je lui lance en souriant avant de disparaître, en prenant soin de pas me refaire agresser par le progrès technique, cette fois.

* Digital Bath - Deftones.

9 juin 2008

-"[...] pour un vide amer qui te déchire le

       -"[...] pour un vide amer
          qui te déchire le coeur
          déchire-moi si tu veux
          mes yeux te trouvent dans la nuit
          brûlés de fièvre."*-

      J'ose pas tellement bouger au début. Je reste longtemps devant la fenêtre à siroter mon thé refroidit. Je repense à cette nuit, comme j'ai fait la capricieuse en me rhabillant, en faisant mine de vouloir partir, juste pour sentir sa main saisir mon bras. Me retenir. Quand il est venu m'embrasser, je boudais encore. Ou déjà plus. Je boude pas longtemps avec toi, j'ai dit en râlant. Lui ça l'a fait sourire. Finalement moi aussi. Ou pas. Parce que je suis quand même déchirée. Tiraillée. Coupée en deux. Partagée entre ses lèvres, et un dangereux silence, nécessaire.

* G. Bataille, Poèmes érotiques.

19 mai 2008

-"Je dors debout, le corps exposé à toutes

-"Je dors debout, le corps exposé à toutes les apparences de la vie et de l'amour et toi, la seule qui compte aujourd'hui pour moi, je pourrais moins toucher ton front et tes lèvres que les premières lèvres et le premier front venu."*-

     Je voudrais que tout soit fini. Ou si c'est pas le cas, qu'il soit assez grand et fort pour m'emmener loin, loin de tout ça. Qu'il m'emmène à Blagnac voir les avions décoller parce qu'il sait que j'aime ça. Je voudrais qu'il me parle avec une haleine d'alcool, qu'il me rassure en m'entourant de ses bras. Je voudrais qu'il ait l'air un peu méchant, sans l'être ; qu'il ait peur de me piquer avec sa jolie barbe de 3 jours. Je voudrais qu'il soit libre, qu'il me surprenne, qu'il débarque à n'importe quelle heure chez moi. Je voudrais qu'il m'appelle, mais pas trop souvent. Juste quand je ne m'y attends pas. Je voudrais qu'il me dise viens on s'en va quand je pleure. Qu'il ait une beauté sombre, qu'il fume à la fenêtre. Qu'il me fasse (aimer) l'amour comme jamais. Qu'il ait l'air dur, des tatouages noirs sur les bras, des principes dans la tête. Et qu'il m'aime fort. Aussi fort que jamais.

* Robert Desnos, J'ai tant rêvé de toi.

15 mai 2008

-"Apprenez-leur, de la chute à l'essor, les

-"Apprenez-leur, de la chute à l'essor, les douze mois de leur visage, ils chériront le vide de leur coeur jusqu'au désir suivant"*-

     Un blocage de cinq semaines, une chambre avec des murs comme du carton, un job dévorant, trois ruptures amoureuses en cinq mois, des chevauchements d'épreuve avec l'anglais, un malaise en plein cours et et et... Alors, on me comprendra, hein, si je l'ai pas, ce semestre...

* René Char, "Redonnez-leur..." (Fureur et Mystère)

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